D'autant que la crête ne fait pas le moine ni l'habit le punk et qu'il y a bien trop à vivre là maintenant. Alors tous à vos ordis, faites péter les décibelles visuelles. Le voyage c'est comme le rock : c'est tout à fond!

Ici Pérou, à vous Paris!!!



N.B. : en cliquant sur la première photo d'un article, la série s'affiche en grand à l'écran.

vendredi 1 juillet 2011

Un jour de grand n'importe quoi - Voyage Chachapoyas-Moyobamba - Nord-Pérou, 29 juin 2011


J'ai cru mourir 10 fois dans la journée. Aujourd'hui, cap sur l'Amazonie et Moyobamba, où je pense m'arrêter 1 jour - 2 nuits, car j'ai le temps et parce que j'ai rencontré à Kuelap une famille de péruviens super sympas qui y habitent. Ceux qui m'ont récupéré sur le bord de la route après 4h d'attente, et qui m'ont invité à les appeler si je m'y arrêtais. Temps de route Chachapoyas - Moyobamba : 5h. J'en ai mis 10.

Ça commence à 10h30 au terminal de Chachapoyas où on me dit que le combi part dans 10 minutes. On part à midi. Mon livre prend une première claque.

Le chauffeur roule ensuite comme un fou : c'est V-rally en réel, les pneux crissent dans les virages et si ça avait duré davantage, j'aurais eu des crampes aux fesses à force de les serrer. Du coup, on arrive à Pedro Ruiz en 45 minutes au lieu d'1h, ce qui ne change rien au fait que mon bus vient de partir 10 minutes auparavant. Parfait.

Je prends les choses calmement et m'en vais manger un morceau avant de chercher un autre moyen de transport. Un bus un peu pourri, euphémisme, est en partance et je décide de monter dedans plutôt que d'attendre le prochain confortable, qui ne passera que dans 1h30. On fait 200 mètres et là, travaux sur la route, bloqués pendant une demi-heure. Ça y est, enfin on repart, pour une demi-heure seulement : c'est la même chose un peu plus loin. En fait, il y a plein de tronçons en rénovation. Je comprends mieux maintenant pourquoi la majorité des bus circulent de nuit : on mettra 3 heures pour aller à Pumacocha, au lieu de 45 minutes en temps normal.

Par la suite, le bus étant tout pourri, on n'avance pas, ce qui n'empêche pas le chauffeur de doubler régulièrement sans aucune visibilité dans les virages (bien au contraire, il faut "rattraper" le temps perdu!). Et moi j'ai bien le temps de voir qu'il ne voit rien, puisque j'ai atterri dans la cabine avant, le bus étant complet (je me suis fais virer de ma place, le surbooking étant une pratique internationale mais aussi locale, et j'avais pas envie de faire de vague).

Au final, il est plus de 20h30 lorsque j'arrive à Moyobamba et j'ai fini mon livre (Jo Nesbo / Rouge-Gorge, merci Mumu et Bruno! Super polar).

Ensuite, au rayon du "grand n'importe quoi" : le festival de jetage d'ordures. Ne croyez pas que je sois naïf ni facilement outré, ce n'est pas une révélation, on avait découvert ce type de comportements dès notre premier voyage avec Pierrot, il y a plus de 5 ans, et après quasiment 3 ans passés au Pérou, j'ai l'habitude. Et lorsque les clients de Pérou Insolite s'offusquaient des déchets laissés dans la nature et sur le bord des routes, je les calmais gentiment en leur expliquant le peu d'éducation locale en la matière, et en leur rappelant aussi que l'écologie est souvent "un luxe de riches", une préoccupation que l'on a lorsque les besoins primaires et prioritaires sont satisfaits : avoir un toit convenable, se nourrir, se chauffer et avoir de l'argent en quantité suffisante. Et qu'en France on a commencé le tri des déchets et interdit les sacs plastiques il n'y a pas si longtemps (à partir des annés 2000 si je ne me trompe). Mais là quand même, c'était un festival! Que dis-je? La fête du slip! Le grand dégueuli! A chaque arrêt, chacun y allait de bon coeur et c'étaient des dizaines de bouteilles et emballages plastiques qui volaient par les fenêtres, et atterrissaient directement dans le caniveau longeant la route. Le tout au milieu d'un paysage superbe. J'ai vraiment dû passer pour un con à écraser mes mégots par terre avant de les mettre dans mon sac.

Délirant aussi : forcément, tout le monde finit par s'énerver avec ces arrêts à répétition (et pourtant les gens sont bien plus patients qu'en France). Chaque fois qu'arrivait l'heure de réouvrir la route, le pauvre et unique flic chargé d'assurer la circulation essuyait un méchant concert de klaxons. Seul contre tous. Et absolument pas respecté. J'avais envie de lui prêter mes boules quiés.

Enfin, au top du hit parade du "grand n'importe quoi" : après tous ces arrêts, alors qu'on descend vers la plaine amazonienne, donc lancés à pleine vitesse, à 100 mètres un flic nous fait signe de nous arrêter pour un contrôle de papiers (c'est parfois bien d'être dans la cabine avant, on est comme au spectacle). Et là le chauffeur lève les bras au ciel en gueulant et se frappe le poignet pour lui indiquer la montre et qu'on est déjà bien en retard! Ce qui était parfaitement vrai du reste. Et le top du top : le flic lui fait signe de circuler avec en prime un geste d'excuse! Genre : "Ah oui c'est vrai, vraiment toutes mes excuses mon bon monsieur". C'est pas de la graine de champion tout ça? Vive le Pérou!!! J'aime ce pays punaise... même si parfois il me ronge les nerfs. Mais au moins il me surprend toujours et m'apprend... la patience! Le détachement aussi.

Allez, une petite photo pour la route tout de même, histoire de ne pas mettre que du baratin. Une photo de travers bien sûr, car aujourd'hui rien n'allait droit.



Laguna Pumacocha


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