D'autant que la crête ne fait pas le moine ni l'habit le punk et qu'il y a bien trop à vivre là maintenant. Alors tous à vos ordis, faites péter les décibelles visuelles. Le voyage c'est comme le rock : c'est tout à fond!

Ici Pérou, à vous Paris!!!



N.B. : en cliquant sur la première photo d'un article, la série s'affiche en grand à l'écran.

mardi 26 juillet 2011

Lagunas, la galère et le Far West - Pérou, Région Loreto, Juillet 2011


Jamais je n'aurais imaginé écrire quoique ce soit sur petit village d'Amazonie, puisque jamais je n'aurais imaginé y séjourner. Simplement m'y arrêter puisque d'avis convergents, c'est le meilleur endroit pour accéder à la réserve Pacaya-Samiria (et de loin le moins cher). Mais voilà : ça fait maintenant 3 jours que je suis revenu de l'excursion en jungle et toujours pas le moindre bateau pour Iquitos, que je ne verrais donc pas. Mais plus inquiétant, si ça continue, je ne serai jamais à temps à la frontière colombienne pour prendre mon avion direction Bogota. Quelle connerie d'avoir acheté le billet à l'avance, c'est exceptionnel et totalement contre-nature mais les prix montaient et la peur avec. Quel con.

Bref, me voilà bloqué dans ce "trou" d'Amazonie : "trou-à-rats", "trou-du-cul du monde", "trou perdu", à quelques 12h de bateau de Yurimaguas et 36 d'Iquitos. Soit. Alors j'en profite pour laver mon linge qui commençait sérieusement à sentir "la mort", ou plus précisement un doux et savoureux mélange d'humidité, de sueur et d'anti-moustique puant. Ensuite, je rencontre sur le port un péruvien à la dérive. Originaire d'Iquitos, lui aussi attend désespérément un bateau. Il va rater son anniversaire en famille et celui de son fils, le lendemain. Or ça fait plus de 2 mois qu'il n'est pas rentré. On discute un bon moment avant de convenir de se jeter quelques bières fraîches ensemble le soir, pour fêter son anniv' malgré tout. Enfin et surtout, je me mets en quête d'apprendre à aimer ce "trou", afin d'en sortir... quelque chose positif. Images insolites ou anecdotes à raconter.

En fait, ce n'est pas bien difficile tant Lagunas prend des allures de "Far West". Village-fantôme. Atmosphère de désolation. Longues rues désertes en journée, écrasées par un soleil de plomb et une chaleur digne d'un western. Clint Eastwood n'est pas loin. Bicoques en bois, branlantes. Policiers armés jusqu'aux dents : pistolet et chargeurs à la ceinture, fusil-mitrailleur en bandoulière.
"Far West".

Hier soir, j'écoute une conversation entre le patron de l'auberge, très sympa, et 2 locaux, à propos de l'absence de banque à Lagunas et des voyages à risque jusqu'à Yurimaguas : 12 heures de bateau avec l'argent de plusieurs mois de travail scotchée sur les jambes ou les bras, et la peur au ventre de se faire dépouiller.
"Far West".

Et pour finir "en beauté", sur le port, une vieille femme aux allures de sorcière, édentée et ridée au possible, me demande si je ne veux pas lui acheter... un enfant. Eh non, je ne lui ai pas demandé le prix. Simplement répondu sur le ton de l'humour que j'avais déjà du mal à m'occuper de moi-même, et qu'étant en voyage pendant plusieurs mois, l'enfant ne serait pas très heureux en ma compagnie. Rien ne sert de s'offusquer sinon induire un malaise ou une tension, et on sait que ça existe. Devant moi, un gamin (l'enfant en question?) joue aux billes dans la poussière, sans billes mais avec des capsules de bouteilles. Et lui me propose peu après de me vendre... un singe. Même réponse.
"Far West".

Donc Lagunas : un dépaysement, des rencontres et anecdotes à raconter. Et je finis par apprécier ce village. L'avant dernier soir, je file au port et assiste à un coucher de soleil somptueux sur le fleuve Huallaga. Ça suffit à mon bonheur et à me faire oublier l'attente. Devant mon émerveillement, face à cette lumière rougeoyante qui met le feu au fleuve comme au ciel, un commerçant m'aborde de façon désintéressée (après 2 ans à Cusco c'est devenu mon critère de sympathie, ou au contraire d'éloignement). Après quelques photos qu'il demande à voir, je m'installe donc à son comptoir, savourant une bière bien fraîche et le spectacle du soir (roh les rimes à la con). Il est curieux et on discute une bonne heure, noyés dans un nuage de moustiques et la moiteur de la nuit.

Alors troquer Iquitos pour Lagunas, aussi surprenant que cela puisse paraître, a son charme. Le tout est d'arriver à le percevoir. Et pour l'avion, il reste encore un petit espoir, si un bateau express part ce lundi d'Iquitos pour la frontière Pérou-Colombie-Brésil. Mais impossible d'obtenir une information fiable pour le moment. On verra.













































Au port.






































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