D'autant que la crête ne fait pas le moine ni l'habit le punk et qu'il y a bien trop à vivre là maintenant. Alors tous à vos ordis, faites péter les décibelles visuelles. Le voyage c'est comme le rock : c'est tout à fond!

Ici Pérou, à vous Paris!!!



N.B. : en cliquant sur la première photo d'un article, la série s'affiche en grand à l'écran.

samedi 13 août 2011

Villa de Leyva - Colombie, Région Boyacá, Août 2011


Changement de programme. La veille au soir de quitter Bogotá, je fais mon sac en pensant aller à San Gil et Barichara. Benjamin rentre dans la foulée et me conseille un village à mi-chemin, d'où il revient avec ses premiers clients. Et en prime l'adresse d'un hôtel sympa et pas cher. Et bé... pourquoi pas? Allons-y.
Un abrazo fuerte avec Ben', que je quitte avec la grosse patate, et dans l'idée que je repasserai le voir.

Une heure de transport en commun pour arriver à la périphérie de la Bogotá. C'est un peu Paris aux heures de pointes. Paumé au terminal nord, grouillant, mais on m'indique gentiment, voire on m'accompagne.

Une petite heure d'attente, le temps de se mettre quelquechose dans le ventre et c'est parti. Je ne sais pas combien de temps il faut pour Tunja où je dois changer, si c'est petit ou grand, ni comment ni où prendre le bus pour me rendre à Villa de Leyva. Mais c'est toujours pareil : il suffit de demander. Les gens vous mâchent le boulot et tout devient simple. En fait, c'est bon d'être un peu "à l'arrache", de se laisser porter et de demander au dernier moment : "où dois-je descendre?". Dans le bus, bon aussi de laisser défiler les pensées le paysage, avec les yeux hagards comme interface, surfant au hasard, à pile, ou face. Images dans la tête, images par la fenêtre. Très pixélisées sans doute car j'ai la tête légère.
En ce moment-là je ressens encore cette subtile et exquise excitation de commencer un nouveau voyage. Exactement comme à mon arrivée à Leticia, puis à Bogota. Autant de voyages que de destinations? Effet "nouveau pays"?

Si durant ce trajet se confirment le calme et l'amabilité des gens, se confirme en parallèle une présence militaire accrue et inédite pour moi. Ça surprend un peu de voir quelques chars le long de la route, et des militaires en nombre, casqués, armés et qui lèvent le pouce pour indiquer au chauffeur que la voie est sûre. A relativiser peut-être avec la tenue du mondial de foot des moins de 20 ans, et le souvenir des plans vigi-pirates en France, qui n'a pourtant pas vécu de guerilla récemment. Tout semble tellement relatif parfois.

Je ne sais pas pourquoi je mets sur papier toutes ces impressions du moment, éphémères, inutiles - sans fonction - et que je ne devrais sans doute pas publier sur le blog au risque d'être ennuyeux, de manquer de sobriété ou de retenue (car de sobriété je ne manque jamais, mes compères de boisson le confirmeront). La tentation de fixer l'impalpable? D'une photographie de sensations? Mais depuis l'amazonie une chose est sûre, l'envie d'écrire se fait croissante.

Mais revenons à notre café (pas vu de moutons depuis un moment, sauf peut-être quelques humains qui suivaient le troupeau). J'arrive à Villa de Leyva dans l'après-midi et découvre des rues coloniales magnifiques. On m'indique encore gentiment l'hôtel conseillé par Ben', qui est en fait une maison familiale au toit de tuiles, basse et joliment peinte, avec un grand jardin. Tonnelle, "coin feu", parasols, tables et chaises en extérieur. Mario s'avèrera être un hôte chaleureux, attentif et discret, et un informateur fiable. En plus ils ont des vélos (VTT) qu'ils louent... 1000 pesos (0,40€) la demi-journée!?! Et ils offrent le café-pain-beurre du matin, pour le prix minimum en Colombie (5-6 euros la nuit). C'est parfait.

Une journée à parcourir le village en long, en large et en travers. En dessous on pouvait pas. Très beau, y compris à la périphérie. Très esthétique, jusque dans les détails architecturaux. Une invitation à la photo.

Une autre journée à faire le zouavre en vélo. Au final je me tape 45-50 bornes à travers les chemins de campagnes et... de montagnes! Ah su madre! Les 2/3 du pourcours sur des chemins de terre et de pierres. Ça ne fait que monter, descendre, monter, descendre, et surtout monter d'ailleurs. Après un mois sans effort en Amazonie et à Bogotá, je souffle comme une vache et transpire comme un boeuf. Je suis un bovin et je suis H-E-U-R-E-U-X! - les vaches le sont-elles? Seul et libre sur mon vélo. A la découverte des environs. Pendant des heures je ne croise presque personne, juste celles qu'il faut pour trouver mon chemin.

Le soir au village, j'ai mon p'tit coin, où j'ai rencontré un peu de monde. Un café minuscule (20m2, bar, toilette et cuisine inclus). Tenu par un colombien de mon âge (donc vachement jeune), originaire de Cali. Venu s'installer ici pour... la paix. En effet, il semble y régner une sérénite surprenante. Depuis mon arrivée, on ne ferme pas la porte de la chambre, pas plus que celle de l'hôtel, même la nuit. Personne ne vous accoste pour vous proposer des tours, un restau ou vous vendre quoique ce soit, même sur la place centrale. Alors que le village vit presque exclusivement du tourisme. C'est calme et ça change de l'effervescence de la place centrale de Cusco. Autre mentalité. Autre vision du tourisme. Pour ma part, j'apprécie tellement ce calme et cette attention discrète des gens, que je n'ai pas envie de partir. Comme dit Mario : "après ton voyage si tu veux, tu reviens ici te reposer des vacances." Eh bien... avant même de songer à y revenir, je vais déjà commencer par ne pas en partir de suite. Je me sens bien ici et n'ai pas encore profité du jardin pour lire ou écrire sous la tonnelle. Que la vie est dure mes amis. Et déjà pointe la certitude, enfin une, qu'à ce rythme les 2 mois de visa ne suffiront pas, vu la taille et la richesse du pays. Je vais "devoir" prolonger. Que la vie est dure. Quitte à ne pas être dans le sud du continent en fin d'année. C'est hors de question de se presser en Colombie, qui est finalement le pays dont j'attends le plus. Et d'en partir frustré de n'avoir pas laissé venir les choses, les rencontres, à vouloir "tout" voir en peu de temps. Et oui, 2 mois c'est finalement peu de temps si on veut vraiment le prendre. Et vivre autre chose qu'une succession de visites touristiques. Je marche vite mais je ne voyage pas au pas de course. Dire qu'il y en a qui "font" le tour du monde en 6 mois.

Bon, assez de baratin. Trop sans doute, mais l'envie. De mettre sur papier et de partager (avec qui veut bien, car je m'imagine tout à fait que cela puisse être sans intérêt vu de l'extérieur). Place aux images.




Place centrale
 




Le flou des amoureux fous


Et la porte qui se referme...



Et la porte qui se referme / Nous voila tous les 2 / Se croyant être fidèles / La mort n'est pas loin de nous 2 / Les amants sont toujours des passants...  
TETES RAIDES (La P'tite Derniere, Album Les Oiseaux) - J'sais pas d'où ça me vient. Ça passait par-là. Comme les amants.


Le comissariat de police?

Bin si

 


 


 
























L'inconvénient des panoramiques, c'est qu'on a le temps de se faire piquer son vélo... hein Robert?



A l'hôtel



Une bonne vieille Renault 4 remodelée



Rando à vélo dans les environs





 







Le Cow-Boy et sa monture (avez-vous reconnu notre chère Renault 12?)

Arrivé aux cascades de la Periquera, j'assiste à une descente en rappel. Sympa pour agrémenter les photos.










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