D'autant que la crête ne fait pas le moine ni l'habit le punk et qu'il y a bien trop à vivre là maintenant. Alors tous à vos ordis, faites péter les décibelles visuelles. Le voyage c'est comme le rock : c'est tout à fond!

Ici Pérou, à vous Paris!!!



N.B. : en cliquant sur la première photo d'un article, la série s'affiche en grand à l'écran.

samedi 13 août 2011

San Gil, Barichara, Canyon de Chicamocha et environs - Colombie, Région Santander, Août 2011


San Gil











Balade aux cascades de Juan Curí




1ère chute (80m environ)







2ème chute (110m environ)






Barichara



































Renault 12, encore, toujours et sous toutes ses formes



Balade de Barichara à Guane

Vue des jardins sur le canyon



Vue du mirador
 
En arrivant à Guane

Place de Guane

Renault 4, renault 4...



Canyon de Chicamocha

Difficile de vous faire partager la vue à 360°, du haut du mirador. Alors ce sera 2 vues séparées, de part et d'autre de la route.

En amont







En aval





Beaucoup écrit dernièrement sur des impressions de voyage, cette fois-ci je vais me taire. Sur ce thème. Incorrigible.

Parlons lecture, ou plutôt contexte de lecture. En dehors des excursions, le fait marquant de la semaine pour moi - ça n'intéressera donc pas grand monde je me regarde le nombril : la lecture du dernier bouquin de Bégaudeau (la blessure la vraie).

Jessie avait eu l'attention géniale de me l'acheter lorsqu'il était venu à St-Lô, et de me le faire parvenir jusqu'au Pérou. Que dios te bendiga Jessy! (c'est très d'ici et je me marre tout seul).

En dehors de mon admiration brûlante pour le parcours et les productions de ce personnage, je n'ai jamais été fan des fans, bien qu'étant fan de Bégaudeau. Ne l'ai donc jamais approché lors des concerts des Zabriskie Point auxquels j'ai assisté. Dansé comme un fou, sauté partout et chanté à tue-tête serait plus juste. Car en plus de l'énergie musicale sur scène, les paroles valaient vraiment le détour, tant pour l'écriture que pour la subversion du ton et des idées. Chose trop rare dans le punk-rock pour ne pas être savourée. A l'époque je n'avais pas envie de l'aborder en fin de concert comme une groupie. J'sais pas bien pourquoi mais j'le sentais pas. Point. S'il y a rencontre un jour, je me suis toujours dit qu'elle serait autre. Ou ne serait pas. Et pour moi la rencontre marquante a déjà eu lieu. En 96. A la sortie de l'album Fantôme. On ne revient pas de 96, on ne revient pas de 96. Qui laisse des traces. Et un bagage aussi.

Alors je me retrouve tout excité, un peu ému aussi, le bouquin entre les mains. Ce moment qui précède l'ouverture d'un livre particulier. Dont vous attendez quelquechose. Quelquechose de particulier. Ce moment que je fais durer en l'occurence. Pour moi, ça sonne un peu comme des retrouvailles. Et fan ou pas, en rabattant la couverture je jouis en silence de la sobre dédicace, qui me fait sourire et plonger dans pleins de souvenirs. "Cher Pierrick, qui reprend les Zabs à la gratte? Petit voyou, François". C'est bon ça! "Petit voyou"...
Je ne parlerai pas du livre, n'étant absolument pas "objectif" en ce qui concerne Bégaudeau. L'est-on jamais? Et entre nous sur le net : quelle blague l'objectivité. Une valeur actuelle dont je me méfie de plus en plus et dont la pertinence me semble toute subjective. Il m'a beaucoup influencé - avec Baudrillard, et de toute façon j'aime bien ce type, ça n'se discute pas. Donc mieux vaut se taire sur le contenu du bouquin.

Mais, mais... MERCI JESSIE. Ce bouquin est un véritable cadeau en ce voyage et représente de très bons moments, de lecture mais aussi de songes. Déconnecté du monde bien que m'y promenant, j'ai reconnecté avec toi et plein de souvenirs. De St-Lô, de lecture (textes des Zabs, articles puis livres de Bégaudeau, les années passant), et bien sûr de concerts des Zabs dans "mes années punk" - si on considère qu'elles sont finies, parfois moi j'sais plus et n'ai pas besoin de savoir, et puis étaient-ce seulement des années punk? L'habit ferait le punk? La crête le moine? A voir ce qu'on met derrière ce mot dénaturé, et surtout comment on tente de le mettre en pratique dans sa petite vie de tous les jours, aussi modestement que ce soit. Blablabla. Seuls les actes comptent, le discours et les signes plus. Pour moi comme pour les autres. Blablabla, cotcotcot... ça y est j'entends les poules : ferme-la Pierrick tu saoûles.
Bref, du bon temps dans mon voyage, bien que court car j'ai dévoré les 300 pages en 2 jours. Criticables je veux, mais j'aime cette patte et toujours ses intros. Ce style bien typique, qu'à chaque nouvelle production j'apprécie de retrouver depuis... 96.

On ne revient pas de 96.


Pour ceux que ça intéresserait : zabriskiepoint.free.fr (toutes les paroles et les productions) ; et pour les livres de Bégaudeau : jouer juste (éditions Verticales) / Mick Jagger, 1960-1969, un démocrate (Naïve) - saviez-vous que les Stones étaient morts en 69? / entre les murs (Verticales) / dans la diagonale (Verticales) / la blessure la vraie (Verticales). Pour ceux que je connais. Certains n'aimeront pas du tout. C'est peut-être bien ce qui me plait. Il n'est pas franchement consensuel et joue parfois avec vos nerfs, avec un soupçon d'arrogance. J'ai un petit faible pour "jouer juste" (le premier et le moins "facile" à lire peut-être), surprenant, dans le fond mais aussi dans la forme (l'écriture). Dit de façon moins chiante et moins guindée : ça pète. Et 1-2-3-4!

Y'avait un temps j'étais étudiant
J'étais poli j'étais charmant
J'étais étudiant en littérature
J'avais du jugement et des idées sûres
Aujourd'hui j'suis Punk c'est plus marrant

Y'avait un temps j'étais décadent
Mais j'avais du coeur et d'grands sentiments
C'était un temps j'portais la cravate
J'étais tolérant et populocrate
Aujourd'hui j'suis Punk c'est plus marrant
 
C'est pas compliqué 'suffit d'un peu d'imagination
C'est pas compliqué 'suffit d'être sûr de ses raisons
Dépasser le stade anarchico-psychédélique
Savourer l'plaisir du politique

Y'avait un temps j'étais étudiant
J'avais d'beaux yeux et pas de poil aux dents
J'écoutais les Doors en lisant Cloran
J'trouvais les Pistols un peu bruyants
Aujourd'hui j'suis Punk...
 
Y'avait un temps j'tais bon enfant
Mais j'avais des haines et du répondant
Le monde allait mal c'était distrayant
Et j'lisais l'journal en gémissant
Aujourd'hui j'suis Punk...
 
C'est pas compliqué 'suffit d'un peu d'imagination
C'est pas compliqué 'suffit d'être sûr de ses raisons
Dépasser le stade anarchico-psychédélique
Savourer l'plaisir du politique

Y'avait un temps c'était confondant
C'que j'me mentais sans ménagement
J'arrivais à croire qu'j'étais d'bonne foi
Fils de bonne soeur, de Robin des Bois
Aujourd'hui j'suis Punk...

Parfois j'me r'vois en train d'prôner l'bien
Et j'me dis comme-ça que j'reviens d'loin
C'était un temps pas si lointain
Un frisson m'prend quand j'm'en souviens...
Aujourd'hui j'suis Punk. 

C'est pas compliqué 'suffit d'un peu d'imagination
C'est pas compliqué 'suffit d'être sûr de ses raisons
Dépasser le stade anarchico-psychédélique
Savourer l'plaisir du politique

Première chanson et entrée en matière des Zabriskie Point : Punk - Compil' Dites-le avec des fleurs, 1996.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire