D'autant que la crête ne fait pas le moine ni l'habit le punk et qu'il y a bien trop à vivre là maintenant. Alors tous à vos ordis, faites péter les décibelles visuelles. Le voyage c'est comme le rock : c'est tout à fond!

Ici Pérou, à vous Paris!!!



N.B. : en cliquant sur la première photo d'un article, la série s'affiche en grand à l'écran.

mardi 20 août 2013

Tour Sud-Lipez J2 - Bolivie, Région Potosi, Juin 2013.


Deuxième étape : Quetena Chico (4150m) - Laguna Colorada (4300m).


Les dunes gelées lagunes congelées
Nous c'est les doigts
De pieds de mains
Deux pieds deux mains c'est parfait
Juste assez pour marcher
Pour conduire
Et des yeux en miroirs
Pas pour pleurer mais les ouvrir
Encore qu'ils chialent du vent glacé
Miroirs embués
C'est con je vois plus rien
Ça tombe bien c'est la nuit
Dehors il fait -20
Dans ma tête c'est 37.

2 le matin
Se lève avec deux pieds deux mains
Deux pieds deux mains c'est parfait
Pas con pour un matin
Et des yeux embrumés
Avec au fond un rêve
Encore gelé
En forme de glaçon
Ça tombe bien c'est le jour
Faut rêver éveillé
Dans ma tête c'est un four
Ça tombe bien 'fait -1.



S'essayer aux poems, rimes qui riment pas carré et vers qui tournent pas rond, ça va bien 5 minutes. Faudrait quand même revenir sur terre et à nos lamas. A part nous y'a pas d'moutons. Faudrait quand même pas s’prendre pour un poet ni péter plus haut qu'son trou. A part nous y'a pas d'culs. Encore que j'en n'ai plus. Mais il me reste encore des os et des tendons, ça suffit pour écrire. Comme les jambes et les bras, pour marcher pour conduire.


Donc retour à nos lamas et surtout à la raison. Après avoir joué de chance sur le confort et les compères de voyage (cf. J1), on joue de fion en ce jour. Second. Ça fait une semaine que personne n'a pu accéder à la laguna verde, en raison de fortes chutes de neige. Tombée. N'allez pas croire que j'exagère pour faire le beau, ou que je joue du pipot. Seulement du fion. Prout. C'est pas fin mais ça nous met en route, alors que mon dernier groupe de touristes n'a pu arriver ni à la lagune rouge ni à la verte, il y a encore 3 jours. Nous serons les premiers et les seuls.

Edgar et Carlos, nos chauffeurs, font le maximum pour nous y amener en dépit de l'enneigement et de l'absence de traces. Pas au fond du slip sur la terre. Carlos essaie d'en faire pour qu'on passe. Toujours pas au fond du slip. Sur la terre enfin la neige, merde ça devient compliqué. S'embourbe. Recule. Tente par une autre voie et passe. Se rembourbe, se rend pas, etc et ainsi de suite. Ça nous prend 2 heures au lieu d'une, mais on finit par arriver et blam la lagune! On sort du 4x4 pour respirer l'air et la terre sous nos pieds. En direct. En pleine face. Respirer au point d'en avoir les larmes. Du vent glacial, mais aussi d'être arrivés là et de partager ce moment avec Môman, après cette petite montée d'adrénaline sympathique, alors qu'hier encore ça semblait impossible.

Le moment est beau, le paysage est beau, et j'ai presque envie de croire que nous le sommes aussi. Ici. Ensemble.


Ici et ensemble on déjeune.


Traversée du désert de Dali et ses ocres. Arrêt aux eaux thermales pour un bain. Le tout sans encombre. Mais on n'en est pas quitte, pour les émotions fortes. Après nous être embourbés maintes fois dans la montée, plusieurs avance-recule et va-et-vient, nous voici enfin au col, ouvrant sur un plateau neigeux à 4900m. Judith, une hollandaise un peu plus sensible que le reste du groupe, est au bord de la crise. De nerf, Carlos et Edgar doivent faire demi-tour pour tracter un 4x4 resté bloqué en aval. Solidarité oblige. Encore heureux pour eux, entre eux, ici. Après quelques pas, photos et boules de neiges, on attend au chaud dans le véhicule, car dehors est un congel'. Immense et magnifique du reste. Le plus beau Arthur-Martin jamais vu.

Ok les gars reviennent et on pense être au bout de nos peines, puisqu'on redescend vers la laguna colorada à seulement 4 mille 3. Re-belote et cette fois-ci tout le monde descend, sans terminus. Carlos est sérieusement bloqué et il nous faut pousser pour le dégager. Monter à pied une côte qui elle-même nous fera monter le coeur à 180, mais c'est à 20 à l'heure qu'on arrivera à la laguna colorada. Pour le coucher du soleil avec les flamands roses dans la lumière du soir. Parfait. Splendide. Enfin.

On débarque au refuge fatigué mais farouchement enjoué. Apprécie le thé chaud comme jamais, puis le whisky comme toujours, et le poêle à bois comme une bénédiction. Accessoirement, ce dernier fera office de cimetière pour ma paire de chaussettes. Trempées d'avoir poussé le 4x4 dans 30 cm de neige, elles iront à sécher et finiront brûlées. Amen.  



































Laguna Hedionda (sud).



















Salar de Chalviri.


































Laguna Verde.










  
























Désert de Dali.



























Eaux thermales.



































Laguna Colorada.



























 











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