Deuxième étape : Quetena Chico (4150m) - Laguna Colorada (4300m).
Les dunes gelées lagunes congelées
Nous c'est les doigts
De pieds de mains
Deux pieds deux mains c'est parfait
Juste assez pour marcher
Pour conduire
Et des yeux en miroirs
Pas pour pleurer mais les ouvrir
Encore qu'ils chialent du vent glacé
Miroirs embués
C'est con je vois plus rien
Ça tombe bien c'est la nuit
Dehors il fait -20
Dans ma tête c'est 37.
2 le matin
Se lève avec deux pieds deux mains
Deux pieds deux mains c'est parfait
Pas con pour un matin
Et des yeux embrumés
Avec au fond un rêve
Encore gelé
En forme de glaçon
Ça tombe bien c'est le jour
Faut rêver éveillé
Dans ma tête c'est un four
Ça tombe bien 'fait -1.
S'essayer aux poems, rimes qui
riment pas carré et vers qui tournent pas rond, ça va bien 5 minutes. Faudrait
quand même revenir sur terre et à nos lamas. A part nous y'a
pas d'moutons. Faudrait quand même pas s’prendre pour un poet ni péter plus haut qu'son trou.
A part nous y'a pas d'culs. Encore que j'en n'ai plus. Mais il me reste
encore des os et des tendons, ça suffit pour écrire. Comme les jambes et les
bras, pour marcher pour conduire.
Donc retour à nos lamas et surtout à la
raison. Après avoir joué de chance sur le confort et les compères de voyage
(cf. J1), on joue de fion en ce jour. Second. Ça fait une semaine que personne
n'a pu accéder à la laguna verde, en raison de fortes chutes de neige. Tombée.
N'allez pas croire que j'exagère pour faire le beau, ou que je joue du pipot. Seulement
du fion. Prout. C'est pas fin mais ça nous met en route, alors que mon dernier
groupe de touristes n'a pu arriver ni à la lagune rouge ni à la verte, il y a encore
3 jours. Nous serons les premiers et les seuls.
Le moment est beau, le paysage est beau, et j'ai
presque envie de croire que nous le sommes aussi. Ici. Ensemble.
Ici et ensemble on déjeune.
Traversée du désert de Dali et ses ocres. Arrêt
aux eaux thermales pour un bain. Le tout sans encombre. Mais on n'en est pas
quitte, pour les émotions fortes. Après nous être embourbés maintes fois dans
la montée, plusieurs avance-recule et va-et-vient, nous voici enfin au col,
ouvrant sur un plateau neigeux à 4900m. Judith, une hollandaise un peu plus
sensible que le reste du groupe, est au bord de la crise. De nerf, Carlos et
Edgar doivent faire demi-tour pour tracter un 4x4 resté bloqué en aval.
Solidarité oblige. Encore heureux pour eux, entre eux, ici. Après quelques pas, photos et
boules de neiges, on attend au chaud dans le véhicule, car dehors est un
congel'. Immense et magnifique
du reste. Le plus beau Arthur-Martin jamais vu.
Ok
les gars reviennent et on pense être au bout de nos peines, puisqu'on redescend
vers la laguna colorada à seulement 4 mille 3. Re-belote et cette
fois-ci tout le monde descend, sans terminus. Carlos est sérieusement bloqué et
il nous faut pousser pour le dégager. Monter à pied une côte qui elle-même nous
fera monter le coeur à 180, mais c'est à 20 à l'heure qu'on arrivera à la
laguna colorada. Pour le coucher du soleil avec les flamands roses dans la
lumière du soir. Parfait. Splendide. Enfin.
On
débarque au refuge fatigué mais farouchement enjoué. Apprécie le thé chaud
comme jamais, puis le whisky comme toujours, et le poêle à bois comme
une bénédiction. Accessoirement, ce dernier fera office de cimetière pour ma paire de chaussettes. Trempées
d'avoir poussé le 4x4 dans 30 cm de neige, elles iront à sécher et finiront
brûlées. Amen.
Laguna Hedionda (sud).
Salar de Chalviri.
Laguna Verde.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvV6R41JqXQxfPo1oJAjhMwLpzRotqwyh7o6Ko4qkPpwEJi4_sL_x9L0DWPK7ncmU0gqUrpGnIeDktTIPCrG30yw1Y5dCUoO0goY0o7VftP9sSrCQsW388Z-br5p-KcW63iQolTi808ns/s640/P1010192ve.jpg)
Désert de Dali.
Eaux thermales.
Laguna Colorada.
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